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Un exemple inventif de recherche-action : les récupérateurs-vendeurs de rues en partenariat avec la Maison des Sciences de l'Homme Paris-Nord
Dernière modification: 2017-10-22
Résumé
Selon le principe de cette recherche action menée par un laboratoire social autonome, ce sont les principaux intéressés confrontés í une question sociale qui convoquent une démarche de recherche. C'est la lutte des récupérateurs vendeurs í Paris pour la reconnaissance du droit d'ouvrir des espaces marchands dans la ville qui a réuni depuis 2014 autour d'eux un collectif appelé Rues Marchandes (http://recherche-action.fr/ruesmarchandes) avec des militants, citoyens, chercheurs, créateurs, formateurs, travailleurs sociaux, entrepreneurs et innovateurs de l'économie sociale.
Ce processus instituant provoque une recherche au « rez-de-chaussée » des villes. Cet auto-missionnement répond aux besoins vitaux de mobiliser des ressources communes sur un territoire. Il se coní§oit en dehors d'une commande de recherche institutionnelle travaillant selon des crití¨res plus déductifs qu'inductifs.
Le laboratoire social joue alors le rí´le d'interface en créant les conditions d'une recherche collaborative entre des dynamiques émergeant des territoires « sous le radar des observatoires officiels » et des organismes de recherche susceptibles de légitimer la production d'une connaissance issue de l'expérimentation sociale.
Un partenariat a pu s'établir, dans ce sens, entre un collectif d'acteurs et la Maison des Sciences de l'Homme Paris-Nord sous la forme de séminaires et de forums accueillant au sein du pí´le universitaire des récupérateurs vendeurs de rue.
Cela signifie la possibilité grí¢ce í cet « espace tiers » d'un croisement entre savoir profane issu de l'expérience, savoir technicien issu des corps de métier et savoir scientifique issu de l'analyse conceptuelle des situations. Cette manií¨re de procéder permet de valider une expertise citoyenne í travers une maí®trise d'usage et des compétences collectives.
C'est une autre faí§on de nommer une intelligence sociale. Elle bouge autant les lignes de l'action des porteurs de projets que de la recherche des universitaires. Chacun est invité í entrer dans une démarche réflexive, interrogeant sa posture d'acteur et d'agent, pour devenir auteur, c'est í dire s'ouvrir sur une créativité posant de nouveaux référentiels.
C'est dans ces mises en relation inédites que se forgent de nouveaux outillages méthodologiques et conceptuels.
Nous avons ainsi exploré la notion d'« économie populaire », un champ expérimental peu développé en France, qui réví¨le, en creux, l'absence de connaissances et de reconnaissance pour un développement endogí¨ne des territoires soucieux des personnes et de leur environnement. La recherche-action ne peut éluder ces rapports socioéconomiques et socioculturels de domination et assume l'accompagnement d'initiatives émergentes comme une apiculture politique.
Par ces expérimentations, nous aimerions confirmer qu'une « science participative » amí¨ne des éléments de réponses par l'innovation sociale. Cela commence par inventer des collaborations prenant en compte les acteurs qui sont au bas de l'échelle sociale et par favoriser des espaces autonomes oí¹ les citoyens s'intéressent í la recherche et ne l'abandonnent plus aux institutions dédiées et professionnels patentés.
Ce processus instituant provoque une recherche au « rez-de-chaussée » des villes. Cet auto-missionnement répond aux besoins vitaux de mobiliser des ressources communes sur un territoire. Il se coní§oit en dehors d'une commande de recherche institutionnelle travaillant selon des crití¨res plus déductifs qu'inductifs.
Le laboratoire social joue alors le rí´le d'interface en créant les conditions d'une recherche collaborative entre des dynamiques émergeant des territoires « sous le radar des observatoires officiels » et des organismes de recherche susceptibles de légitimer la production d'une connaissance issue de l'expérimentation sociale.
Un partenariat a pu s'établir, dans ce sens, entre un collectif d'acteurs et la Maison des Sciences de l'Homme Paris-Nord sous la forme de séminaires et de forums accueillant au sein du pí´le universitaire des récupérateurs vendeurs de rue.
Cela signifie la possibilité grí¢ce í cet « espace tiers » d'un croisement entre savoir profane issu de l'expérience, savoir technicien issu des corps de métier et savoir scientifique issu de l'analyse conceptuelle des situations. Cette manií¨re de procéder permet de valider une expertise citoyenne í travers une maí®trise d'usage et des compétences collectives.
C'est une autre faí§on de nommer une intelligence sociale. Elle bouge autant les lignes de l'action des porteurs de projets que de la recherche des universitaires. Chacun est invité í entrer dans une démarche réflexive, interrogeant sa posture d'acteur et d'agent, pour devenir auteur, c'est í dire s'ouvrir sur une créativité posant de nouveaux référentiels.
C'est dans ces mises en relation inédites que se forgent de nouveaux outillages méthodologiques et conceptuels.
Nous avons ainsi exploré la notion d'« économie populaire », un champ expérimental peu développé en France, qui réví¨le, en creux, l'absence de connaissances et de reconnaissance pour un développement endogí¨ne des territoires soucieux des personnes et de leur environnement. La recherche-action ne peut éluder ces rapports socioéconomiques et socioculturels de domination et assume l'accompagnement d'initiatives émergentes comme une apiculture politique.
Par ces expérimentations, nous aimerions confirmer qu'une « science participative » amí¨ne des éléments de réponses par l'innovation sociale. Cela commence par inventer des collaborations prenant en compte les acteurs qui sont au bas de l'échelle sociale et par favoriser des espaces autonomes oí¹ les citoyens s'intéressent í la recherche et ne l'abandonnent plus aux institutions dédiées et professionnels patentés.