Dans ce monde en (r)évolution constante, les changements portent sur de nombreux aspects. Des quatre internets de Staune (2015), d'une révolution considérée comme fulgurante (Giorgini, 2014), 2016) c'est l'avenir qui est questionné, le « progrí¨s » (Rifkin, 2011, 2014) ou les savoirs nouveaux. Des révolutions plus silencieuses liées í  la robotisation ou í  l'intelligence artificielle pourraient avoir des impacts plus  importants encore. Nos interactions avec le numérique vont croissantes, mais la question n'est pas celle du remplacement de la personne par le numérique, ni de s'adapter au numérique, mais d'adapter les outils de formation au numérique. Fort du succí¨s ce certains médias (TEDx, certains MOOCs , jeux sérieux ..) il est important de se questionner sur leur succí¨s mais aussi sur leur véritable portée en terme d'apprentissages. Entre l'habillage d'anciens médias, le reformatage des anciens contenus ou une véritable prise en compte du besoin de participation, c'est bien la forme scolaire qui change.

Le MOOC auquel il sera fait référence, « Quels développements durables pour l'Afrique ? » est par définition interdisciplinaire et inter catégoriel en relation avec sa thématique, interculturel puisque centré sur l'Afrique francophone avec une quinzaine de pays participants. De ce fait les relations aux types de savoir (scientifiques, locaux ou d'expérience) en sont modifiées et les approches par compétences privilégiées. A l'opposé des MOOC de type cours qui proposent souvent un habillage numérique de pédagogies traditionnelles, dans le MOOC connexionniste  toutes les capsules vidéo sont interconnectées et coní§ues selon une pédagogie inversée. Les situations et les scénarios proposés sont destinés í  favoriser la créativité des « mooqueurs », en utilisant des outils de créativité et d'innovation éprouvés. Les modes de relation au savoir (et í  sa construction) en sont modifiés (évaluation des processus, évaluation par les pairs). Le statut du formateur glisse du statut d'expert í  celui d'accompagnateur. Les scénarios pédagogiques et positionnements professoraux évoluent. Le passage í  l'action prí´né dans le cadre de l'EDD nécessite de développer de nouvelles compétences, de constituer des communautés qui évolueront en dehors et au-delí  des temps de formation selon des modes collaboratifs.

Se former í  l'í¨re du numérique, questionne donc le sens des savoirs et des compétences, repositionne les formes d'apprentissage, nécessite de transformer les environnements pour les rendre apprenants et pour les formateurs, dans le monde universitaire, de changer de posture.